Musique: Katie Melua
Ceux qui ont besoin de zen en barre pour affronter l’été si tardif mais si chaud, les collègues qui partent à la mer en vous envoyant des emails sadiques et surexcités à H-4 de leurs vacances (le seul de ces mails qui vous fait finalement le plus plaisir étant celui de votre boss), les clients qui sont toujours là et qui veulent vos résultats pour hier (dimanche, donc), ceux qui ne supportent pas le silence de Paris soudain vidé de ses râleurs bruyants, ceux qui se demandent à quoi ressemblerait une vie où la musique auraient de vraies vertus euphorisantes, ceux-là doivent écouter Katie Melua.
Peu importe l’état dans lequel vous êtes lorsque vous appuierez sur Play, dans la seconde qui suit, vous serez un autre. Un individu liquide dans lequel tout circule avec sérénité.
Nine million bicycles entraîne dans un autre univers, ailleurs, quelque part entre l’Asie et une rue déserte, cette chanson donne envie de dire je t’aime à celui qui vous manque, la voix est fragile, délicate mais profondément intense, elle fait passer tous les messages tant qu’ils ont en eux beaucoup d’humanité.
Inutile de chercher un morceau qui chantera plus haut que l’autre et vous fera sortir de votre torpeur relaxante, l’album entier est un appel à la détente. Douze entrées pour la tranquillité, l’apaisement, une forme de bonheur évident, un Carpe Diem qui vous rappelle qu’il n’y a plus d’urgence pour rien, que les problèmes peuvent bien attendre. Avec un peu de chance, ils se résoudront d’eux-mêmes, le temps que l’envoûtant Blues in the Night se consume.
Half Way Up The Hindu Kush et surtout On the road again vous feront bouger du pied, en rythme, peut-être aussi de la tête, car il est bien impossible de résister à ce boogie sobre et heureux, voilà bien le seul exercice dont vous serez capable.
A moins, bien sûr, que cet album vous donne envie d’aimer. Katie termine son opus par I do believe in love.
Ca tombe bien, nous aussi.
Katie Melua – Piece by piece (septembre 2005)