Buller
Les week-ends sont faits pour buller, c’est une règle d’or. C’est une question d’équilibre, un besoin violent de tout arrêter, de laisser le temps ralentir, d’abandonner ce qui est pressé et a besoin d’une réponse immédiate. Rien n’est immédiat, le week-end, il faut profiter de chaque seconde, et rattraper toutes les fois de la semaine où l’on se dit « déjà », même si au final le dimanche soir, c’est ce même mot qui vous échappe, à l’heure du bilan de ces deux jours improductifs.
« Mais quand tu dis « buller », tu veux dire quoi exactement ? » (Cuistote, par mail, un après-midi de digestion, même pas un vendredi)
Difficile à expliquer. Buller, ce n’est pas ne rien faire, ce n’est pas faire non plus, c’est un savant mélange des deux.
Le réveil de grasse matinée s’éternise, on laisse la fatigue nous regagner, puis les yeux s’ouvrent à nouveau, il faut bien deux ou trois heures dans le brouillard avant d’émerger. On regarde celui qui dort à côté de soi, on se dit qu’il est beau, puis on repart dans un bref sommeil. Peu importe sa durée, puisque l’on a tout le temps.
Buller, c’est regarder le plafond ou le ciel en ayant l’immense bonheur de se dire que les problèmes sont hors d’atteinte, mesurer la chance que l’on a, même lorsque l’on est dans la peine, se dire que le temps est à disposition et en prendre davantage pour se demander ce que l’on peut bien en faire.